L’édition de 2013 propose, entre autres, deux nouveaux chapitres :

La dépression

La dépression a toujours existé. Déja chez Hippocrate, la mélancolie ( bile noire) est vécue dans le corps...

A chaque époque, la dépression était caractérisée par une tristesse profonde , par des manifestations

de crainte et de découragement, la perte du désir, de l’énergie...

A chaque époque, elle a eu des répercussions corporelles, en relation avec un état d’atonie mentale,

une perte du désir , de l’activité, résultat d’une tristesse intense, accompagnée d’angoisse et d’anxiété ,

parfois sur fond suicidaire.

Les formes de la dépression sont diverses, influencées par l’état de la société.

« La mélancolie est un terme qui hante toute l’histoire de l’Occident , depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours... »

(Renaud Donnedieu de Vabres,
Catalogue de l’exposition « Mélancolie, Génie et folie en Occident »).

Mais depuis le XIX° siècle, apparait l’idée que l’homme moderne est neurasthénique.

Pour Beard, « la neurasthénie est une pathologie aussi bien sociale que clinique ».

La souffrance au travail

C’est pourquoi, face à ce que les politiques appellent « La crise », la dépression est souvent le résultat

d’une souffrance au travail sur laquelle se penchent

les psychiatres et les psychanalystes, aussi bien que les sociologues.

C’est pourquoi, relisant la première édition de ce livre, je me suis trouvée dans l’obligation d’ajouter

deux chapitres à cet ouvrage : « La dépression » et « La souffrance au travail », qui sont , dans leur forme actuelle,

issus des difficultés du monde contemporain et qui nécessitent , de la part des psychothérapeutes, des psychiatres

et des psychanalystes, une nouvelle forme d’écoute, de nouvelles recherches , qui nous obligent à repenser

la relation thérapeutique, les personnes ayant besoin d’avoir face à eux un personnage rassurant qui, en même temps ,

peut leur permettre, face à la banalité du mal, et à la colère qu’elle engendre, de trouver son propre art de vivre.

Nous ne sommes pas, face à nos patients, les détenteurs d’une vérité. Mais, si par notre attitude, nos questions

- et peut être ce qui se vit, dans le silence de la séance, nous leur permettons de découvrir, par eux-mêmes, comment ne

pas se laisser détruire, ils deviendront réellement ce qu’ils sont.

« Je ne peux m’aimer moi-même que dans la mesure où je me sais, et d’un savoir sans faille, absolument singulier (...) .

Mon temps est absolument unique , irréductible au temps des autres. » (Bernard Stiegler, « Aimer, s’aimer, nous aimer », Galilée.